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samedi 8 février 2020


Comparaison entre les évènements reportés par les troupes U.S. et allemandes le 13 janvier 1945 à Thirimont.


Dans la première page que j'avais réalisée il y a quelques années, j'avais scané la partie du livre écrit par Rudi Frühbeißer se rapportant aux combats ayant opposés à THIRIMONT plusieurs Régiments, appartenant à la 30e Division d'Infanterie américaine, à plusieurs Bataillons (fortement amoindris) de la 3. Fallschirmjäger Division.

Je ne suis pas certain que beaucoup de personnes ont pris le temps de lire le texte en allemand. 
Je crois qu'il serait utile d'en traduire le récit d'un jour de combats en espérant que d'autres, pratiquant mieux l'allemand que moi, corrigeraient surement mes erreurs de traduction et seraient intéressés à traduire les autres pages (?) que je me ferais un plaisir d'ajouter à ce Blog.

De toutes les pages, la plus tragique pour les allemands fut certainement celle du 15 janvier 1945.


Ils y perdirent 183 hommes: 10 tués, 37 blessés, 98 disparus et 38 prisonniers!

Je n'ai pas choisi cette page mais bien celle du 13 janvier 45.

Rudi Frübeißer y relate l'apparition de soldats américains noirs à Thirimont et l'auteur y est blessé à plusieurs reprises.


La traduction littérale de "nègres" ou " negros" n'est plus acceptable aujourd'hui. j'ai utilisé "soldats noirs" mais il est bon de souligner qu'à cette époque la ségrégation raciale existait pleinement aux USA. 


Les aviateurs noirs avaient longtemps été confinés dans une unité très spéciale : Tunskegee Airmen tandis que dans l'U.S. Army les soldats noirs ne bénéficiaient pas des même droits que leurs frères d'armes blancs. 


Cela n'excuse en rien ce qu'en pensaient les para allemands mais, d'apres ce qui est décrit dans le livre, ils ont été traités comme des prisonniers américains sans distinction de leur couleurs de peau puisqu'ils étaient placés dans une cave dont les issues étaient barricadées...


Les belges n'étaient pas plus clairvoyants et considéraient les personnes d'origine africaine  de la même façon que les américains ou les allemands
.



Rapport de Rudi Frühbeißer, 3. Falschirmjäger Div.(Fallsch.Jg.  Rgt. 9)


13 janvier 1945: attaque américaine de grande envergure.
Total des pertes: 15 hommes = 6 morts & 9 blessés.

À 6 heures du matin, les “Jäger” se réveillent dans les caves des maisons de Thirimont.
D’un seul coup, un intense bombardement frappe Thirimont. Le feu augmente d'intensité.
À 7 heures du matin, il s’agit presque d’un tir de barrage.
La liaison vers l’état-major du IIe et du IIIe bataillon est interrompue un court instant.
Envoyer des dépanneurs pour réparer la liaison téléphonique serait criminel pour l’instant.
Sans ordres précis du commandement, les parachutistes se préparent au combat dans le village.
Les munitions et les grenades à main sont poussées dans les poches des sacs à dos. Nous devons à nouveau être préparés à la guerre en ne comptant que sur les munitions se trouvant dans nos poches.
Les groupes de paras cachés dans les caves entrent parfois dans les appartements et se blottissent dans des coins sécurisés pour se mettre à l'abri des éclats d’obus.
Dès que le feu s'apaise, les “Jäger” veulent immédiatement se diriger vers leurs positions de combat et renforcer les postes de garde.
À 7 h 30, quelqu'un hurle dans les escaliers de la cave jusqu'au poste de commandement de la 1re compagnie.
Il s'agit du « Kompaniemelder = coursier», Gfr. Franz Heß, un ancien de Normandie.
À bout de souffle, il s'assied sur les marches de l’escalier de la cave et dit au commandant de la compagnie l’Oberleutnant Stresser:
"Herr Oberleutnant, les Américains sont entrés dans la village avec un Rgt. composés de soldats noirs, préparez-vous pour une contre-attaque immédiatement!"
L'un d'eux pense ironiquement, « enfin vous pourrez voir des soldats noirs dans la neige…! ».
Comment était ce possible que des soldats noirs puissent pénétrer dans un endroit aussi bien protégé?
Pendant une courte pause des tirs d’artillerie US, certains groupes de paras courent vers les abris fortifiés et les positions de combat préparées pour les mitrailleuses.
Lorsqu'ils traversent les jardins derrière la place du village, une grenade pénètre dans le dépôt du 15. Pi.-Kp (15e compagnie de Pionniers).
La grenade frappe le toit et explose au sol.
Les conséquences sont terribles.
Le 1er sergent (Oberfeldwebel) Schulze, les soldats (Gfr. Goldmann, Howe et Schüßler sont immédiatement tués.
Le soldat Niehaus et deux autres hommes sont grièvement blessés.
Très rapidement notre supposition sur la présence de soldats Noirs devrait être clarifiée. https://www.google.be/maps/@50.389591,6.0919199,1168m/data=!3m1!1e3
La troisième compagnie, qui contrôle la périphérie nord-ouest de Thirimont (  je suppose aux environs de la Trouvaille?), avait placés deux postes de surveillance situés assez loin du centre du village.
Les jeunes recrues paras situés dans ces deux postes, avaient vus plusieurs colonnes de soldats américains se déplaçant en rangées dès l'aube.
Si un de ces observateurs avait eu le culot de courir dans la petite forêt voisine et de se rendre à Thirimont sans être vu, les  compagnies auraient pu alors être alertées et les défenseurs auraient pu « accueillir » les américains par un feu nourrit.
Sans le savoir, les Américains ont pu contourner les 2e et 3e compagnies sans rencontrer la moindre résistance ni à l’église ni dans deux maisons dans la partie sud-ouest du village.
Lorsque la 1ère compagnie Falschirmjäger prend position aux fenêtres, protégées par des matelas, elle entend distinctement les aboiements lents des mitrailleuses américaines et leurs impacts sur les bâtiments.
On voyait également plusieurs gerbes de balles traçantes rouges sifflant à travers le village.
Dans les maisons que nous occupions, tout est mis en place pour une défense tous azimuts.
L’objectif donné à la 1ère compagnie est d'arriver le plus rapidement possible à la maison située au dessus de la rue où se trouve la boulangerie (voir Hubert Etienne pour connaitre l’endroit où se trouvait la boulangerie de Thirimont fin 1944 avant qu’il n’ait été évacué…peut être chez SERVAIS?).
Un de nous crie: « "Là, un noir ! » Où?  "Là, à la fenêtre de la maison d'en face!"
À droite, un soldat noir en tenue blanche regarde par la fenêtre supérieure. Son visage se démarque fortement de ses vêtements blancs.
On tire sur la fenêtre avec le fusil à grenade (Gewehrgranatgerät k98 .

Peng… et le soldat noir disparait.

La 1ère compagnie réussit à traverser la rue étroite vers l'autre maison en sautant. Pas de pertes.
Un groupe se rassemble au fond d’un couloir très sombre, pour monter à l’étage par un étroit escalier.
Soudain, la porte de la cave est basculée et deux soldats noirs s'arrêtent sous la porte d'entrée et examinant la situation.
Ils sortent ensuite à gauche, par la porte d'entrée.
Le caporal ( Obergefreiter) Bregulla se trouve à la porte d'entrée avec deux autres paras, Il sort une grenade à bâton (Stielhandgranate 24), et la jette derrière les pieds des Noirs debout au coin de la maison, dos à nous.

Il crie haut et fort en patois de Haute Silésie: „Hund fluchte!"

Plus un seul bruit autour de la maison excepté une mitrailleuse lourde américaine tirant des balles traçantes.
Où peut se trouver la mitrailleuse US?
La mitrailleuse tire directement par la fenêtre de la cave de la maison se trouvant juste en face de l'église (chez Louis ETIENNE?) et peut surveiller la rue traversant le village vers la chapelle.
« Si la mitrailleuse n’est pas neutralisée: on ne peut aller plus loin ».
La 4e compagnie, qui a pris position dans des maisons situées de l'autre côté de la rue du village, le (Kompaniemelder = coursier) Greil ainsi que le mitrailleur Krämer et le “Jäger” Pager se sont mis en route pour réduire au silence la mitrailleuse.
Malgré les tirs d’artillerie toujours présent sur le village, les trois parviennent à se faufiler dans la partie les séparant des américains.
Les paras de la 1ère compagnie reconnaissent les trois “Jäger” se faufilant à travers les jardins les séparant de la maison où se trouve la mitrailleuse américaine.
Ils arrivent à la réduire au silence.
Le mitrailleur Schütze  protège ses 2 collègues du feu ennemi tandis que les deux “Jäger”s sautent les quelques marches les séparant de la maison.
Le “Jäger” Rudi Pager, un saxon, colle le bazooka dans la fenêtre de la cave située juste à côté du canon de la mitrailleuse et appuie sur la détente.
Un flash de flammes jaillit vers la fenêtre du sous-sol.
Le chasseur Pager ne bouge plus. Son copain Armin Greil s'approche de lui et le tire en arrière.
Les deux réalisent maintenant que Pager a subi de graves brûlures provoquées par la fusée propulsant la grenade du bazooka.
Tous deux attrapent leur camarade et le traînent à travers les jardins jusqu'à l’endroit où se trouve l’infirmerie de compagnie occupée par le docteur Kahle.
Lorsque les deux “Jäger” courent à travers la rue avec leur camarade blessé, le “Jäger” Greil reçoit une (IG infanteriegeschütz ) dans l'abdomen.

Le projectile provenait de la mitrailleuse balayant la place du village et logée depuis quelques minutes  de l'autre côté de l'église, dans le presbytère.
À 10 heures, le « Kompaniemelder = coursier» de la 1ere Compagnie est entré en contact avec les différents groupes des FallschirmJäger et annonce que les compagnies du 1er bataillon avaient réussi à rejeter les américains.
A 13 heures,  lorsque les renforts du régiment arrivent, ils lancent une contre-attaque pour expulser les américains hors du village.
Plusieurs soldats Noirs ont été capturés. Nous les avons placés une cave et coincé la porte d'entrée à l’aide des poutres car les évacuer aurait été impossible vu la situation!
Le chef de section de la 4e compagnie Objg.(ÖberJäger = soldat de première classe) Clemens Moors, un vieux parachutiste, a repéré un capitaine blanc et quatre soldats noirs possédant un émetteur radio et cachés dans la maison,....maison dans laquelle se trouve son peloton!
Il doit sortir, pense l'OberJäger, sinon il ramènera les américains et leur artillerie, silencieuse depuis un moments dans notre cou !
Cependant dès qu'un parachutiste se présente quelque part, un lance-grenades frappe immédiatement l'endroit où il a été aperçu pour la première fois.
Ce qui suppose que le feu est dirigé par un observateur bien placé.
L’ OberJäger Moors finit par réussir. Moors accompagné  le chef d'équipe Ofw.(Oberfeldwebel) Domnick et le mitrailleur “Jäger” Fuchs réussirent à neutraliser les Américains équipés de leur radio. Lorsqu'ils sont sortent de la maison avec les prisonniers et leur radio, quelques obus éclatent à côté de la maison.
OberJäger Moors reçoit un éclat dans l'avant-bras, tandis que l’ Ofw.Domnick reçoit un gros éclat transperçant son casque ce qui lui cause une grave commotion cérébrale.
Mais toujours et encore, dès que des groupes de paras quittent une maison et entrent dans une autre maison, une grêle de feu les assaillent.
La 4e compagnie identifie un observateur américain logé dans le clocher de la chapelle expliquant ces tirs précis.
A l’aide de jumelles, nous pouvions clairement voir  l'antenne du talkie-walkie sortant de la fenêtre du clocher.
Le chasseur de chars Franz Westphal prend son Ofenrohr, le met en joue et tire en direction du clocher. (Note:  il devait se trouver à quelques dizaines de metres du clocher...)

Suite à cette action les tirs américains se terminent.

Lorsque la 1ère compagnie parvient à atteindre une autre maison avec le Feldwebel, chef de section, Vinz Kuhlbach est abattu par une mitraillette américaine.
Il est impossible de déterminer où se trouve le tireur.
Soudain, on voit un Américain s'échapper de la maison d'en face, s'arrête quelques pas plus tard sur une haie, puis tire sur la maison avec son MPi.
Lorsque l'Américain sort de la maison à plusieurs reprises, le caporal Frühbeißer se penche par la fenêtre de l'étage supérieur, afin d'avoir une meilleure portée de tir avec un fusil lanceur de grenade, et appuie sur la détente.
Au même instant, un tir frappe son bras supérieur droit.
Du coup son fusil lui échappe mais, Dieu merci, la balle américaine a juste écorché le muscle du bras
L’américain possédant un MPi est hors d’état de nous nuire, mais où se trouve l'autre tireur?
La réponse se fait très rapidement: le coup doit provenir du toit de la grange située à environ 15 mètres.

À droite, au bout d'un moment, une tuile se soulève et un flash correspondant à un tir apparait.

Lorsque l’américain tire une nouvelle fois, un autre tir d’un fusil 98K munit d’une grenade lui répond: Un gros trou apparait dans le toit et le tireur est mis hors de combat.

L'artillerie ennemie recommence à tirer sur le village.

Notre chef, l’ Oberleutnant Strasser est assez songeur. Alors qu’il traverse le verger, la neige l’éclabousse soudain: une mitrailleuse vient de toucher le vieux para.
Dès qu'il relève la tête de la neige, la neige l’éclabousse à nouveau et les balles s’écrasent près de lui.
A ses côtés se trouve le mitrailleur Obergefreiter Jonny Bonnemann.
Jonny, un ancien combattant d’Italie et de Normandie, a fait une bêtise en Hollande qui lui a valu d’être condamné à la cour martiale. Il purge sa peine de libération conditionnelle au sein de la compagnie.
Ce n'est que grâce à la réaction rapide de Bonnemann que le commandant de la compagnie Oberleutnant Strasser peut se sortir de sa situation mortelle.
Soudain Bonnement crie très vivement: «  Mon Dieu il y a un char dans le village! »
À droite, on aperçoit bientôt un char Sherman  qui descend la route latérale suivit par d'autres chars débouchant de la colline de Hauts-Sart, située au sud-ouest de Thirimont.
De l'autre côté du village, un Sturmgeschütz  de la division PanzerJäger 2./683, dirigé par un lieutenant Lorenz, s'est faufilé depuis Ondenval et mis le char hors de combat
C'est devenu une routine lorsque les Américains sont capturés, ils sont enfermés dans les caves afin d’éviter de devoir les transporter vers l’arrière.
Durant un court "cessé le feu", le “Jäger” Frühbeißer est soigné par le Dr. Medecin Walter Kahle qui lui plaçe des bandages à l’infirmerie, il apprend du médecin, que les personnes âgées appellent toujours les « ? Karbolonkle ? » qu'il y avait encore très peu de blessés dans le combat et que la plupart d'entre eux peuvent être soignés et reprendre leurs positions.
Lorsque le “Jäger” Frühbeisser passe la porte d'entrée, il tombe nez à nez avec deux soldats noirs américains.
Un noir pousse un énorme cri et laisse tomber son MPi, l'autre jette sa carabine dans la rue.
Un Sanitäts-OberJäger apparait et fait prisonniers les deux soldats US.
Frühbeißer, s’empare de la mitraillette et des munitions en cas où... Ce pistolet Sten est deux fois plus lourd que la carabine 98 k.

(Note: cela me semble bizarre car la mitraillette  Sten n'équipait que l'armée anglaise mais il s'agissait probablement du M3 qui ressemblait, en plus lourd, à la Sten. Mais il peut s'agir aussi du BAR puisque Frühbeisser le compare au Mauser 98k) 

Lorsqu'il revient de l’infirmerie vers la maison occupée par sa compagnie, il veut traverser la rue en courant. Au milieu, une gerbe de balles traçantes rouges provenant d’une mitrailleuse sifflent au travers de la rue.  Un projectile frappe Frühbeißer sur la jambe droite et celui-ci tombe  sur la chaussée. Il rampe à quatre pattes vers la maison.
Là, il se rend compte qu'il a été touché au jarret du genou droit.
Il doit retourner chez le médecin pour une nouvelle intervention. Cette fois, cependant, il prend le chemin passant par le coin de la rue principale, et la mitrailleuse américaine ne le remarque pas.
Une fois arrivé au poste de premiers soins, le docteur Kahle sort les pinces et autres équipements requis pour extraire les projectiles.

Et là,  tout le monde est horrifié de constater qu’il a été touché par un engin explosif resté dans sa jambe et qui, heureusement, n'a pas explosé.

(Note: Il ne peut pas s'agir une balle mais dans le récit US, il y est dit que l'artillerie divisionnaire avait utilisé des obus Pozit ?)

Après un court instant, le “Jäger” Frühbeißer se retrouve boitant avec un épais bandage au genou mais le docteur Kahle est obligé d’arrêter de le panser et doit quitter immédiatement le poste de secours avec les blessés: une mitrailleuse vient de tirer au travers des fenêtres.
Au poste de commandement du bataillon situé dans une maison, il est censé rouvrir son bandage. La situation est maintenant très confuse.

Le poste de commandement de la 3e compagnie du Hptm. Woitscheck devrait être inclus. Hptm. Fick, le patron de la 2e compagnie, essaie de le combattre à nouveau librement??
Sur le chemin du retour vers sa compagnie, Frühbeißer subit le  feu d'une mitrailleuse américaine et se blottit dans un coin d’une maison cherchant une protection. Lorsqu'il se retourne, il ressent une vive douleur à la hanche droite. Lorsqu'il veut se retourner complètement, il se rend compte que derrière lui se trouve un long soldat noir US qui enfonce son fusil dans sa hanche. Le soldat noir siffle d'une voix de fausset "Hands up! ». Frühbeißer schießt es durch den Kopf: ja sieht mich denn keiner?
Il laisse tomber ses armes et met ses mains sur son casque. Le soldat pue terriblement l’alcool. Il a dû se perdre, car il n'y avait aucun américain dans les deux maisons auparavant.

Le noir halète alors: "Mag snell Paratroupers go on! » Il le conduit sur un chemin étroit.
Mon Dieu, pense Frühbeisser, c'est le chemin le plus court allant vers le poste de commandement du bataillon. "Le Noir peut me livrer là-bas." La maison doit apparaître à 40 mètres.

Soudain, il entend fort: « a l’abri! ». Zack, couche toi!
La gerbe d'une MG 42 s'ébranle déjà dans la direction de Frühbeißer. Le noir est mort.

l’OberJäger, radio de la 4e compagnie, Richard Rösinger, un très vieux parachutiste qui a installé sa radio avec son équipe radio dans une petite maison, avait évalué tres tôt cette situation désespérée, mais n'a pu tirer sinon il m’aurait touché. Ce n'est que lorsque le soldat noir fut devant la maison qu’il pu tirer sur le soldat US qui me tenait en joue.
Après une forte gorgée et les meilleurs vœux, Frühbeißer est de nouveau sorti de la maison et retrouve ses armes gisant dans la neige quelques mètres plus loin.

Notre magnifique médecin de bataillon doit maintenant quitter son poste de secours. 
Avec des ambulanciers  il réussit à nettoyer le nouveau poste de secours pour sa réinstallation. Il y a parmi ses blessés des Américains. Les parachutistes boitent autour de lui. Les blessés graves sont tirés sur la civière, civière qui est tirée comme un traîneau avec les deux poignées dans la neige. Le docteur Kahle agite un drapeau blanc frappé d’une croix rouge.

Soudain, un nouveau tir passe auprès du médecin. Mais le médecin peut refaire le chemin encore quelques fois jusqu'à ce que la maison soit vidée de ses blessés.
Frühbeißer, blessé, se dirige vers l’Etat major de son bataillon.

La marche devient de plus en plus difficile car le pied gonfle. Les doigts de la main droite deviennent lentement aussi gras que des saucisses.
Un sapin épais est tombé sur la route entrave son déplacement.
Il s'arrête devant le sapin et examine le terrain.
Le « Kompaniemelder = coursier» Franz Heß, accourt dans la rue. Franz s'arrête également devant le sapin et parle à son camarade Rudi.
Puis il prend son écharpe en soie bleu clair et attache son vieux copain à son bras droit blessé.
Tout à coup, apparait un faisceau lumineux très brillant: Franz Heß a un trou juste au-dessus du nez, d'où coule son sang.
Heß s’écroule lentement. Frühbeißer l'attrape et le dépose dans le sapin. Une voix crie soudain: «Reste caché dans le sapin, j'ai découvert le tireur. Puis explose une grenade.
Le chef de section du 4e Kp. Objg. Kattner est alors au sapin et veut aider. Mais il ne peut plus rien faire pour Heß.

Le « Kompaniemelder = coursier» Fr. Franz Heß, est tombé.

Gfr. Frühbeißer sort la plaque d'identité et la casse: 217 444-64 est le numéro d'identification de Franz Heß.

Frühbeißer prend maintenant son portefeuille et s’en va au poste de commandement du bataillon. Là, il rapporte la perte au rapport de compagnie.
Ensuite, lorsque Frühbeißer quitte le poste de commandement, qui devient de moins en moins confortable, une grenade explose à proximité et un petit éclat le frappe au cou.

Le médecin pense maintenant que cela suffit et qu'il devrait se rendre chez le docteur Liebau à Schüller (https://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%BCller) et au centre médical.

Lorsque la nuit tombe, Frühbeißer, avec son camarade Bonnemann, à qui un américain lui a tiré au travers de la main gauche lors d’un corps à corps, réussissent à atteindre la maison forestière située dans la vallée de l’Amblève.

La nuit tombe et Thirimont brule en partie.

De temps en temps, des coups de feu sont tirés.

Pour ceux qui parlent allemand il y a encore ce lien

Le petit fils d'un Fallshirmjäger ayant participé aux combats de Thirimont pose des questions et serait surement tres heureux que l'un ou l'autre habitant de Thirimont y reponde.

Il suffit de se faire membre du site pour accéder aux photos (prises dans les années 80). 

Apres avoir terminé la traduction des paras allemands, j'ai cru bon de continuer et de traduire le "After Combats Report" de la 120th Inf. Rgt. appartenant à la 30e Inf. Div. U.S.

Vous y découvrirez de grandes différences dans l'appréciation de la bataille vue par les deux camps ainsi que sur le nombre des troupes mises en présence. 

Il y a un point qui me semble tres intéressant dans ce rapport US: ce sont les coordonnées citées. 

J'ai joins un morceau de carte marquée de telle façon que vous pourrez facilement situer les differents points repris dans le rapport.

Cette carte date de 1945 et les bois dont on y parle se trouvent pres de Grosbois et Freneux.

AFTER COMBATS REPORT, 120th Inf. Rgt. U.S. ARMY, Jan. 13th 


À 8 h, le 13 janvier 1945, le 2e bataillon du 120e d'infanterie se déplace vers l'est, puis au nord de Thirimont, attaque directement au sud en direction de la ville. Thirimont devait être sous notre contrôle à la fin de la journée.
Ce ne fut pas le cas,  il fallu presque deux  jours supplémentaire avant l’accomplissement de la mission.
Il faut se souvenir en suivant l'action autour de Thirimont que la résistance ennemie n'est pas venue principalement du village proprement dit, ni de forces venant renforcer les troupes dans le village et provenant du Sud, mais bien par l'est: du coté du flanc gauche très exposé de la 30e Division.
Lorsque la division démarra l’attaque le matin du 13 janvier, la 106e division située sur le flanc droit se dirigea vers le sud dans une action combinée.
Sur le flanc gauche, cependant la 1ère Division n'a pas bougé alors que les éléments de la 30e avançaient  vers le sud, le flanc gauche de la 30e Div. fut exposé à des attaques ennemies d’artillerie et d’infanterie venant de la direction d’Ondenval (850001: Eglise d’Ondenval) et de FaymonviIle (865017: Eglise de Faymonville).

Avec la compagnie G à gauche, la compagnie F à droite et la compagnie K en réserve rapprochée,
le 2e bataillon attaque en direction de Thirimont.
Alors qu'il faisait encore assez sombre, la compagnie G s’est glissée au travers du périmetre ennemi  de défense du village et est entrée dans Thirimont.
La compagnie F descendit de Waimes par la route menant à Thirimont, mais ne fut pas aussi chanceuse.
Bloquée par une solide résistance installée sur la route à (831015: environs immédiats de Grosbois) , la compagnie, dirigée par le Capt John M. Jacobsen, a été frapée par des tirs d'armes légères, des armes automatiques et des tirs d'artillerie.

Les tirs d'artillerie provenaient de Faymonville situé à environ 2000 m vers l’Est.
Hauts-Sarts est une colline surplombant largement Thirimont et toutes les voies d’approches, il a été supposé  que les observateurs ennemis, postés sur cette crete située à  1800 mètres au sud de la compagnie F, ont dirigés les tirs d’artillerie provenant de 2000 mètres à l'Est.
Si la compagnie F avait pu bénéficier d’un certain soutien blindé; ils auraient peut-être pu  contourner le barrage routier.
Mais les blindés du 2e Bataillon constitués d'un peloton de chars (1 platoon= 5 chars M4 Sherman) et de deux pelotons de chasseurs de chars (Char M10 Wolverine) ont tous été bloqués près de la ligne de départ parce que  le véhicule de tête a heurté une mine ce qui a bloqué toute la colonne.
La compagnie G. attaque à gauche de la compagnie F et contourne le barrage routier (839011: Maison Henkes située près du Carrefour route de Waimes et Voie des allemands) et se retrouve dans les premières maisons à l’entrée du village de Thirimont .
Si le flanc gauche de la 30e Div. avait été sécurisé, les renforts allemands n'auraient pas pu venir de cette zone tenue par l’ennemi et le contournement d'un barrage routier, tel que celui-là, aurait été possible  en profitant de  l'obscurité matinale.
Une fois à Thirimont, la compagnie G a pris position dans les caves et les bâtiments. Les échanges de tirs se sont poursuivis tout au long de la journée et ont atteint lourdement sur le village.
L'artillerie ennemie tirait des environs d'Ondenval .
Le lieutenant. Charles W. Moncrieff  fit appel par radio à l'artillerie de la Divison  tout au long de la journée. Il dirigea le feu avec compétence et demanda fréquemment des concentrations qui atterrirent sur les troupes ennemies logées dans la maison située juste à côté de celle qu'il occupait.
Tout au long de la journée du 13 janvier, le 2e Bataillon du 120e d'Infanterie a tenté de renforcer la position du lieutenant Moncrieff.
La compagnie F n'a pas pu franchir le barrage routier et les positions de l'avant-poste ennemi à proximité de (839019).
Le 1er lieutenant  Walter A. Wert Jr., tenta de pousser la compagnie E à travers les bois et à droite de la compagnie F vers Thirimont.  Cependant les bois étaient presque impénétrables et les troupes allemandes placées en défensive ont effectivement empêché de petits groupes de s'infiltrer.
Les combats à Thirimont se sont poursuivis tout au long de la journée et les pertes de la compagnie G ont augmentés.
 Dans une conversation téléphonique faite à 12 h 15, le 13 janvier, avec le commandant du corps, le général Hobbs, a déclaré:
«J’avais espéré que la grande unité (1ère Division) se trouvant sur notre gauche ferait quelque chose pour soulager la pression de ce côté là . Si quelque chose pouvait être tenté pour que certains éléments de cette Division avancent et relâchent la pression, c'est essentiel "
Aux premières heures de l'obscurité, de petits groupes d'Allemands pénètrent par l’Est dans Thirimont .
Puis, vers 20 h 00, dans un noir total, l'ennemi  lance une attaque complète de sept chars appuyés par plus de 100 fantassins.
Moncrieff  demande des tirs d'artillerie à l’Artillerie de la 30° Div. et des munitions de type Pozit furent  employées.  (Note : c’est une de ces sous munitions non explosées qui frappa la jambe du Jäger  Frühbeisser ce 13 janvier 1945)
Il fut très efficace pour éliminer l'infanterie ennemie, mais les chars ennemis ne furent pas endommagés.
Peu de temps après la contre-attaque initiale, un groupe plus important s'est infiltré à Thirimont depuis Ondenval.

Vers 22 h 00, le lieutnant Moncrieff a rappelé le 2e bataillon pour demander la permission de se retirer de la ville avec ses hommes .
L'autorisation fut accordée et le Lieutenant Moncrieff   ramena sa Compagnie dans les bois, le long de sentiers couverts dans une nuit d'une noirceur d'encre.
Une quarantaine d'hommes et quelques officiers sont rentrés, sur les 100 hommes qui avaient démarrés l’attaque ce matin avec la compagnie G ce matin-là.
Le 13 janvier, l'effectif de la compagnie G était de 163 soldats et sous-officiers et 5 officiers.
Le 14 janvier, il y restait 84 hommes soldats et sous-officiers et 3 officiers.
Parmi les 84 hommes restant  à la compagnie on comptait les cuisiniers, les mécaniciens, etc…
(La compagnie G devait avoir perdu 2 Officiers et 77 S.Offrs et soldats dont plusieurs ont été fait prisonniers dans des caves et dont d’autres étaient blessés et soignés dans le dispositif de secours des Fallschirmjäger )


Vers minuit, le 13 janvier, le 2e Bataillon du 120e Régiment s'était retiré à sa position occupée avant le lancement de l'attaque du matin.
À 00 h 30, le 14 janvier, le 1er Bataillon, du 120e Régiment, sous les ordres du lieutenant-colonel Ellis W. WilIiamson, attaque Thirimont en support du 2e Bataillon malmené
Le bataillon  rencontré des difficultés extrêmes en avançant par nuit très sombre, à travers bois, et  sous des chutes de neige abondantes.
Vers 6 h, le 14 janvier, le bataillon a franchi les avant-postes ennemis à la périphérie de Thirimont.
La température chutait régulièrement et une grande difficulté était rencontrée avec les  communication radio.
Le froid empêchait le fonctionnement correct des radios et tout contact radio devenait presqu’impossible.
En plus l'artillerie ennemie était toujours très efficace depuis les positions allemandes situées aux alentours d'Ondenval, donc très peu de progrès furent accomplis contre l’ennemi logé à Thirimont.
L'artillerie de la 30e Division joua un rôle important au cours  et ajusta une grande quantité de tirs d'artillerie sur les véhicules, les batteries et les unités d'infanterie ennemies. L’observation des tirs étant presqu’entierement dirigés par observation aérienne (Piper Cub)  ce qui a sans doute coûté très cher à l'ennemi.
Du 13 janvier à midi au lendemain, les unités d'artillerie de la 30° Division ont tirés près de 10 000 obus de 105 et 155 mm. L'utilisation d'un avion d’observation d'artillerie dirigeant les tirs fut rentable et, comme l'a souligné le colonel Purdue Cdt du 120e Regiment d’infanterie, cet avion a également signalé par radio d'importants mouvements ennemis.
Le résultat de tirs d'artillerie US eut pour effet majeur de forcer les batteries d'artillerie ennemies s au silence de peur d'être repéré par les observateurs d'avion Piper Cub. Si l’ennemi avait dévoilé ses positions, les Piper Cub auraient ordonnés de tirs visant à les détruire.

(Note: Si le Piper Cub volait c'est qu'il ne neigeait plus et que le plafond etait suffisamment haut pour voir les impacts de tirs d'atrtillerie US examiner les mouvement des troupes ennemies. De plus, il devait aussi faire moins froid puisque les communications radio semblaient bien fonctionner)

 Durant tout le 14 janvier, le 1er bataillon du 120th Regiment, soutenu par le 2d Bataillon, a bombardé de projectiles Thirimont mais sans succès.
Une tentative a été faite de frapper la ville depuis l'ouest par le 3e Bataillon, avec Hauts-Sarts comme base de départ.
Des groupes d'ennemis s'étaient infiltrés, dans la nuit des 13 au 14 janvier, provenant de l'est (Ondenval) et avaient renforcés le puissant groupe ennemi implanté sur la colline des Hauts Sarts i dominant Thirimont.
Pour ceux qui voudraient en connaître un peu plus sur la Composition (E.T.O.) de la 30e Inf. Div